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2008 - 2009

Réponses des pays du G20 à la crise des « subprimes »

Le G20 s'est imposé comme le principal forum de concertation pour une réponse internationale à la crise économique et financière mondiale de 2007-2008. En effet, cette instance intergouvernementale, créée en 1999, rassemble les 20 principales économies de la planète, représentant environ 90% du produit intérieur brut mondial. Ceci lui confère une légitimité supérieure à celles d'autres enceintes comme le G8, où plusieurs grands pays émergents sont absents. Fin 2008, à Washington, le G20 se réunit pour la première fois au niveau des chefs d'État ou de gouvernement. Cette réunion débouche sur un appel au renforcement des règles prudentielles et de supervision financière. En 2009, les sommets du G20 de Londres puis Pittsburgh dessinent les contours d'une nouvelle régulation financière internationale, proposant une série de mesures pour encadrer les comportements des acteurs économiques et financiers. Parmi ces mesures :

- un renforcement des exigences en fonds propres des banques (règles prudentielles dites de Bâle III, adoptées en 2010) ;

- un encadrement de la rémunération des opérateurs de marché, pour éviter des prises de risque excessives de leur part. En Europe, ce dispositif s'est accompagné, en 2013, d'un plafonnement des bonus des traders ;

- une révision des normes comptables internationales pour atténuer leur caractère procyclique. La valorisation des portefeuilles au prix de marché, lorsque celui-ci est non représentatif, était particulièrement visée ;

- un renforcement de la surveillance du secteur financier et du suivi des risques systémiques, avec la création du Conseil de stabilité financière (successeur du Forum de stabilité financière créé en 1999) et de collèges de superviseurs pour les établissements financiers transfrontières. En Europe, ce dispositif a été décliné avec la création d'un Conseil européen du risque systémique, adossé à la BCE, et la création de trois autorités de niveau européen pour la règlementation des banques, des assurances et des marchés financiers ;

- une lutte renforcée contre les paradis fiscaux avec un rôle assigné à l'OCDE, notamment pour la publication d'une liste des juridictions non coopératives ;

- la mise en place et / ou le renforcement de la régulation des marchés de produits dérivés de gré à gré, des agences de notations et des fonds spéculatifs.

De leur côté, face à la crise financière, les grandes banques centrales ont adopté des mesures sans précédent. En particulier, suite à la faillite de Lehman Brothers en 2008, elles ont annoncé simultanément une baisse de leurs taux directeurs de 50 points de base. En outre, dès 2007, des accords d'échange (« swaps ») entre banques centrales ont été mis en place pour que les banques des différents pays puissent accéder aux devises dont elles avaient besoin. Les différentes banques centrales ont ensuite assoupli leur politique monétaire selon leur rythme propre et se sont engagées à plus ou moins grande échelle dans des politiques monétaires non conventionnelles.



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