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1944

Accords de Bretton Woods

« Les Américains n'ont aucune idée sur la manière de placer ces institutions dans une perspective d'intérêt international, et leurs idées sont mauvaises dans presque toutes les directions. Ils sont pourtant complètement déterminés à imposer leurs convictions sans considération pour le reste d'entre nous ». Ces propos amers, c’est John Maynard Keynes -le grand économiste anglais- qui les tient à l’issue de la conférence internationale qui vient de se tenir à Bretton Woods, aux Etats-Unis, en juillet 1944.

Les Alliés voulaient en effet s’entendre sur l’organisation du système monétaire international de l’après-guerre pour éviter que ne se reproduisent les dévaluations et le recours aux barrières protectionnistes qui, dans les années trente, avaient contribué à la crise économique et au déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.

Mais Américains et Anglais avaient au préalable discuté de cette question au cours des mois précédents. Ces derniers voulaient la création d’une institution supranationale ayant le pouvoir d’émettre une monnaie internationale. Les Américains refusent. Ils veulent un système fondé sur l’étalon de change-or mais dans lequel seul le dollar est convertible en or et les autres monnaies convertibles en dollar. Aux termes d’âpres discussions, c’est le plan défini par le représentant américain, Harry White, qui finit par l’emporter sur celui défendu par Keynes.

Ainsi, la conférence de Bretton Woods -bien que réunissant 44 pays- ne fait qu’entériner le plan américain, qui prévoit en outre la création d’une institution destinée à venir en aide aux pays dont la monnaie se déprécierait trop fortement -donnant naissance au Fonds monétaire international (FMI)- et une organisation ayant pour but d’aider à la reconstruction et au développement – qui deviendra la Banque Mondiale-.

Trente ans plus tard, le système monétaire dit de Bretton Woods finit par céder : devant l’accumulation des déséquilibres extérieurs américains, le président Richard Nixon décidera de supprimer la convertibilité du dollar en or. Par contre, le FMI et la Banque Mondiale demeurent.



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