Définition

Le pouvoir d’achat peut se définir comme la quantité de biens et de services qu’un ménage peut consommer grâce à son revenu disponible.

Le pouvoir d’achat va donc dépendre :

  • du revenu disponible, c’est-à-dire du montant des revenus d’activité (notamment les salaires et les honoraires pour les professions libérales), des revenus du patrimoine  (loyers, intérêts ou dividendes perçus) mais aussi des revenus de transfert (prestations sociales, y compris les pensions de retraite), auxquels on retranche les prélèvements sociaux (impôts, taxes, cotisations versés),
  • mais aussi des prix : l’inflation va réduire l’effet apparent du revenu disponible et même avoir un effet négatif sur le pouvoir d’achat si les revenus progressent moins que le niveau général des prix.

Certaines dépenses des ménages revêtent cependant un caractère indispensable, « incompressible », comme le paiement de loyers ou d’abonnements énergétique, de télécommunication ou d’assurance obligatoire. Leur soustraction du revenu disponible permet de déterminer un revenu « arbitrable », c’est-à-dire effectivement dépensable selon le libre choix des ménages. Ce qui permet à l’Insee de calculer un pouvoir d’achat arbitrable (un « reste à vivre ») plus proche du ressenti des ménages.


Enjeux

La mesure du pouvoir d’achat calculé dans le cadre de la comptabilité nationale, est en fait un indicateur macroéconomique obtenu à partir du revenu global reçu pour l’ensemble des ménages. Cette mesure ne correspond donc pas toujours aux situations individuelles car son évolution s’explique en partie par la croissance démographique. Par exemple, lorsque la population française croît au rythme de 0,4% par an, il faut que le pouvoir d’achat du revenu global progresse d’au moins 0,4% par an pour que le pouvoir d’achat par habitant soit stable. C’est pourquoi l’Insee publie le pouvoir d’achat par habitant, mesuré en rapportant le pouvoir d’achat du revenu global au nombre d’habitants. Celui-ci reflète mieux la situation individuelle moyenne car il neutralise le facteur démographique.

On peut aussi faire des comparaisons internationales du pouvoir d’achat en passant par les parités de pouvoir d’achat (PPA), technique permettant, à partir de paniers de biens de consommation semblables, d’exprimer dans une unité commune -généralement le dollar- les pouvoirs d’achats des différentes monnaies.

Depuis le début des années 2000, de nouvelles dépenses jugées « indispensables » sont venues majorer les dépenses des ménages, comme le forfait Internet et le téléphone portable). Comme par ailleurs certains prix alimentaires ou de consommation courante se sont accrus depuis la mise en place de l’euro, les ménages ont globalement eu le sentiment que leur pouvoir d’achat avait baissé depuis cette période.
Ce sentiment peut s’expliquer par une perception personnelle de l’évolution des prix parce que celle des dépenses les plus fréquentes (comme le pain, le café, etc.) sont particulièrement ressenties alors qu’elles ne sont pas forcément les plus importantes. Ou encore parce que les hausses de prix peuvent être plus remarquées que les baisses de prix.

Par ailleurs, au cours du temps, de nombreux biens et services ont été améliorés (nouvelles fonctionnalités, plus de rapidité, etc.), ce qui peut justifier qu’ils soient vendus plus cher. Or ces hausses tarifaires dues à une amélioration de la qualité n’entrent pas dans l’inflation, qui est une mesure de l’évolution des prix à qualité constante. Enfin, si le produit de la gamme antérieure a disparu du marché (comme c’est le cas par exemple pour les téléphones portables), les consommateurs sont contraints de se tourner vers le nouveau et donc de payer plus cher : cette hausse des dépenses, en prix courants, peut donner l’impression d’une dégradation du pouvoir d’achat. 

 

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Publié le 26 Octobre 2023.