Dans cette vidéo, c’est l’écrivain Stefan Zweig qui guide votre visite des réserves d’or de la France. Il vous conduit vers la  « Souterraine » , cette salle de 11 000 mètres carrés située à 25 mètres sous les locaux de la Banque de France. Un voyage dans des profondeurs très sécurisées. Mais aussi une évocation des rapports qu’entretient l’humanité avec le précieux métal.

Biographe, romancier, journaliste d’origine viennoise, Stefan Zweig (1881-1942) incarne la figure de l’intellectuel messager d’une culture universelle. Doté d’une grande curiosité, il fut un voyageur et un chroniqueur insatiable. Auteur étranger parmi les plus lus en France, il a livré en 1932, dans son récit « Visite à la Souterraine », sa vision du dispositif qui abrite les réserves d’or de la France.

Comment réussit-il alors à pénétrer dans ce lieu très sécurisé, en principe interdit à toute visite ? Stefan Zweig a su utiliser à bon escient sa force de persuasion : il a fait écrire par son éditeur, Grasset, une demande d’accès à « la plus gigantesque mine d’or de notre monde contemporain ». Le privilège exceptionnel qui lui fut accordé nous permet de disposer du regard d’un artiste sur ce lieu unique. Pour Zweig, « si le paradis et l’enfer de Dante possédaient sept cercles, les caves de la Banque de France, elles, en ont peut-être davantage encore ». La « Souterraine » compte en effet des centaines de piliers, « véritable forêt de colonnes de pierre », et une porte blindée, « lourde de menaces », pesant près de sept tonnes. Avec poésie, il s’attache à décrire une « plongée vertigineuse », un lieu « démesuré », une prouesse architecturale « démonstration de notre génie technique ».

Si le paradis et l’enfer de Dante possédaient sept cercles, les caves de la Banque de France, elles, en ont peut-être davantage encore

L’écrivain explore aussi les relations qu’entretiennent les hommes avec ce fameux métal précieux. Pour cet observateur de l’entre-deux-guerres, période caractérisée par l’étalon de change-or, les réserves d’or de la France paraissaient constituer « le cœur de notre monde économique, l’épicentre des ondes invisibles qui ébranlent les marchés, les bourses, les banques ». Il avait, en tout cas, bien compris que « la puissance créatrice ne tient jamais à la matière en soi, mais à la foi » – c’est-à-dire à la confiance – « qu’elle inspire ».

Plongez à votre tour dans ce « labyrinthe merveilleux » avec cette vidéo en images de synthèse.  

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Publié le 26 Janvier 2017. Mis à jour le 12 Septembre 2019