Nos économistes en herbe nous avaient manqué ! Dans cet épisode de “T’as Capté”, ils aborderont le concept du dilemme du prisonnier. Vous comprendrez pourquoi, quand il y a plusieurs acteurs sur un marché, c’est plus efficace pour eux de communiquer et de coopérer que de la jouer solo !

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Définition

Le dilemme du prisonnier caractérise une situation dans laquelle des acteurs économiques concurrents, qui ne communiquent pas entre eux, prennent des décisions rationnelles basées sur la recherche de leur propre intérêt mais qui, ce faisant, desservent l’intérêt collectif. Il y a dilemme parce que chaque acteur a le choix entre plusieurs options dont le résultat sera plus ou moins favorable selon les décisions que prendront les autres acteurs. Le premier exemple qui en fut donné en 1950 par le mathématicien américain Albert Tucker concernait deux prisonniers pour lesquels le choix à opérer consistait soit à nier le délit, soit à dénoncer son complice. C’est pourquoi ce type de situation porte le nom de « dilemme du prisonnier ».

Enjeux

Le dilemme du prisonnier trouve notamment à s’appliquer dans le cas des entreprises en situation de concurrence imparfaite (duopole, oligopole) pour fixer le prix de vente de leurs produits : en décidant de baisser ses prix, chaque entreprise peut espérer accroître sa part de marché au détriment des autres. Mais si toutes les entreprises font de même, les profits risquent de chuter sans que les parts de marché ne changent : la recherche de l’intérêt individuel par chacune des entreprises s’oppose alors à leur intérêt collectif. La situation du dilemme du prisonnier aboutit à un résultat sous-optimal pour la collectivité des acteurs parce que ceux-ci ne peuvent pas communiquer entre eux et donc coopérer. On aboutit alors soit à une solution de type gagnant/perdant (seule l’entreprise ayant baissé ses prix gagne des parts de marché au détriment de toutes les autres), soit à une solution de type perdant/perdant (toutes les entreprises baissent leurs prix et le profit global chute). La coopération entre les acteurs permet de remédier au problème de sous-optimalité inhérente aux situations caractérisées par le dilemme du prisonnier et d’aboutir à une solution de type gagnant/gagnant. Par exemple, les entreprises peuvent convenir d’augmenter dans les mêmes proportions leur prix de vente ou de baisser leur production, et ainsi de toutes accroître leurs profits. Le cas des pays producteurs de pétrole regroupés au sein de l’OPEP correspond bien à ce besoin de coopération dans une situation de dilemme du prisonnier. A noter cependant que cette solution coopérative, si elle est optimale pour l’ensemble des producteurs, ne l’est pas forcément pour les autres acteurs économiques.

Exemple

La lutte contre les effets du réchauffement climatique constitue un bon exemple du dilemme du prisonnier : la pollution étant mondiale, seules des décisions engageant l’ensemble des Etats les plus pollueurs peuvent être efficaces. Mais si chaque Etat poursuit son intérêt propre (!), aucune contrainte forte ne sera imposée aux entreprises pour verdir leur production et la lutte contre le réchauffement climatique sera un échec. Pour éviter un tel résultat contraire à l’intérêt général, des négociations internationales réunissant tous les pays concernés sont organisées chaque année afin d’aboutir à des accords globaux (les fameuses COP : Conferences Of the Parties) dans lesquels les signataires s’engagent à prendre des mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

 

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Publié le 10 décembre 2021. Mis à jour le 20 Novembre 2023